La ville sous la Renaissance

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samedi 18 septembre 2010

Spectacle Château Ecouen Renaissance Guerre de Religions 1559 l' Édit d'Écouen



Le Château d'Ecouen, résidence d'Anne de Montmorency 
La France du XVIème siècle et la Religion
Édit d'Écouen
L'Edit d'Écouen est un acte promulgué par le Roi de France Henri II le 2 juin 1559 afin de réprimer sévèrement l'hérésie calviniste. Il est pris avant le début des guerres de religion du XVIe siècle, et aura une influence certaine sur le déclenchement de celles-ci.
 Henri II
C'est sous le règne d'Henri II que la réforme protestante se développe en France. Le Roi, fervent catholique, décide rapidement de prendre des mesures pour limiter l'extension de la nouvelle religion. Ainsi les Edits de Paris puis de Chateaubriand (1549 et 1551) développement entre autres les pouvoirs des juges catholiques pour condamner les hérétiques. Ils sont complétés par l'Edit de Compiègne du 24 juillet 1557 qui accentue encore la répression par les tribunaux publics, y compris envers les catholiques aidant ou hébergeant des protestants. Néanmoins l'Inquisition n'est pas rétablie dans le Royaume, du à un conflit d'Henri II avec le Pape Jules III.


Henri II est conseillé par Diane de Poitiers, sa favorite, qui a eu beaucoup d'influence sur lui. Véritable femme d'État, et catholique convaincue, elle poussera toujours le Roi à la plus grande fermeté envers les "hérétiques".

Malgré la persécution et le nombre croissant de procès en hérésie, le protestantisme ne cesse de se développer en France, y compris chez les nobles. En septembre 1557, une émeute menée par les réformés éclate à Paris, rue Saint-Jacques. Henri II est victime d'une tentative d'assassinat, mais il ne sera pas prouvé que c'était l'œuvre des protestants puisque l'homme est immédiatement exécuté.

Suite à ces troubles religieux de son règne.Henri II, le Roi, en villégiature au château d'Ecouen, (demeure du Connétable Anne de Montmorency), promulgue l' Édit d'Ecouen.

L'Edit est promulgué le 2 juin 1559 à Ecouen. Il stipule que tous les protestants révoltés ou en fuite doivent être abattus sans procès. L'Edit d'Ecouen sort ainsi du cadre légal, ce qui constitue une rupture avec les édits précédents.

Dans le même temps que l'Édit, Henri II rédige une suite de courriers, "les lettres d'Ecouen", qui donnent mission à certains notables de traquer les réformés.

Cet acte révolte une partie du Parlement, dont certains membres ont pris le parti de la Réforme. Le 10 juin, Henri II se rend à la séance plénière du Parlement de Paris pour tenir un lit de justice afin de faire enregistrer l'édit. A cet occasion plusieurs Parlementaires protestent publiquement. Henri II ordonne que les Parlementaires critiques soient embastillés. La plupart se rétracteront et seront libérés, à l'exception d'Anne du Bourg, fervent calviniste. Il sera pendu puis brûlé en place de Grève.

L'Edit d'Ecouen et le supplice d'Anne du Bourg sont clairement les préludes des guerres de religion.


 Exécution d'Anne de Bourg (1559)

De façon générale, les Édits du Roi étaient mal appliqués du fait de la faiblesse des structures administratives et judiciaires dans un Royaume encore peu centralisé. De plus, une partie des officiers convaincus par la Réforme, n'appliqueront volontairement pas les actes royaux. Et c'est justement parce que les édits n'ont que peu d'effet qu'il se produira une escalade dans la brutalité de la persécution exigée par Henri II.

Henri II meurt accidentellement quelques mois après l'Édit d'Ecouen, événement qui permettra à Catherine de Médicis d'ouvrir une régence au nom au jeune Charles IX. Pour trouver une conciliation entre protestants et catholiques, elle écartera les Guise du pouvoir, provoquant de nombreux conflits à la Cour. Les Guise et les Montmorency, les deux grandes Maison rivales du Royaume auront une grande influence dans les guerres de religion. Si tous les Montmorency ne sont pas protestants, ils profiteront du conflit pour s'en prendre aux Guise, meneurs du parti catholique.

Malgré les édits de Catherine de Médicis défendant la liberté de culte, la marche à la guerre devient inéluctable après le massacre de Wassy (74 protestants assassinés par François de Guise).

Source Wikipedia® 

Le Tournoi  de la Place Royale (juin 1559)




Le 30 juin 1559, le roi de France Henri II organise un tournoi
(jeu qui permet de s'entraîner), devant l'hôtel des Tournelles
(près de l'actuelle place des Vosges), en l'honneur de deux
mariages - celui de la sœur du roi Henri II, Marguerite avec
Emmanuel-Philibert - duc de Savoie -, et celui d'Élisabeth
sa fille avec Philippe II d'Espagne - conclus quelques semaines
plus tôt au Traité de Cateau-Cambrésis (3 avril 1559).

Henri II, bien que de constitution très robuste et habituellement
fort adroit aux exercices des armes, est grièvement blessé
à la tête, le 30 juin 1559, par la lance du comte Gabriel
de Montgomery qui pénètre à travers la visière du casque
du roi : "Un gros éclat frappa le front au-dessous du sourcil
droit et déchirant la chair, vient s'enfoncer dans un coin
de l'œil gauche; plusieurs fragments percèrent
l'œil même; l'os frontal ne fut pas touché...". Après avoir lavé la
plaie au blanc d'œuf, les médecins administrent au roi une potion
faite de rhubarbe et de camomille.

Les meilleurs chirurgiens sont requis pour traiter le souverain.
Paré et Vésale au chevet du roi
©Richard Blanc

La Renaissance et La Chasse aux Hérétiques(1) De François 1er à Henri II jusqu'au massacre de la Saint Barthélemy (24 août 1572)

François 1er


La Chasse aux Hérétiques(1)
De François 1er à Henri II jusqu'au massacre de la Saint Barthélemy (24 août 1572)


La Chambre Ardente au XVIème siècle (1535)

La liberté de conscience en France sous François 1er et Henri II (1540-1550)

La Chambre ardente a été à différentes époques en France un tribunal extraordinaire qui prononçait des peines très sévères, habituellement la mort par le feu. Cette commission a été appelée « chambre ardente », car les procès se tenaient dans une pièce tendue de noir et éclairée par des torches ou des bougies.

L'INSTITUTION DE LA "CHAMBRE ARDENTE"(8 octobre 1547)

 Le jour de son sacre, Henri II est exhorté par le cardinal de Lorraine à défendre l'Eglise contre les périls qui la menacent : "Il ne doit pas être uniquement le roi de France, mais encore, ce qui n'appartient qu'aux rois français, le prêtre et comme le serviteur public du Dieu tout puissant". Telle est bien l'intention du roi qui, le 8 octobre 1547, institue au Parlement de Paris une "Chambre ardente" chargée d'instruire les procès d'hérésie.

Jean Calvin

Dans les premières décennies du XVIème siècle, les thèses de Martin Luther et de Jean Calvin se sont répandues dans toute l'Europe, et les adeptes de la Réforme protestante sont de plus en plus nombreux. Avec l'avènement d'Henri II, la répression contre les huguenots "hérétiques" se durcit considérablement. Soucieux "d'exterminer" les rebelles au dogme de l'Eglise romaine, le roi institue une chambre spécialement chargée d'instruire les procès d'hérésie. Cette juridiction d'exception ne se verra attribuer le qualificatif "d'ardente" que plus tard, après qu'elle aura prononcé maintes condamnations au bûcher. Esprit étroit et vindicatif, Henri II est encore plus porté que François 1er à considérer les protestants comme des ennemis à la fois de la religion et de l'Etat. Il ne connaît pas les hésitations qui ont marqué le début du règne de son père, et la Chambre ardente doit fonctionner "tant que les erreurs dureront dans tout le royaume".


Martin Luther (1532)
La Chambre ardente est dirigée par deux présidents en cour de Parlement, François de Saint André et Pierre Lizet, et réunit quatorze conseillers, issus de la Grand Chambre ou des Enquêtes. Elle n'est compétente que pour la région de Paris, les pays de la Loire, la Normandie, la Picardie et la Champagne. A la différence de l'Espagne, les inquisiteurs de la foi, nommés par le Saint Siège, sont placés sous la juridiction des tribunaux royaux : depuis le concordat de Bologne de 1516, l'Eglise de France est subordonnée au pouvoir royal, qui a pour mission de protéger et d'imposer la doctrine officielle.
Les premiers arrêts de la Chambre ardente sont rendus en mai 1548. Comme le désire l'Eglise, qu'il sert avec zèle, François de Saint André s'efforce d'obtenir que les "accusés" se rétractent, les oblige à faire amende honorable et leur inflige des peines diverses, mais signe peu d'arrêts de mort. Pierre Lizet, lui, se montre d'autant plus féroce qu'il se pique de théologie, à laquelle il n'entend pourtant rien, et prononce des verdicts d'une sévérité implacable.
Le premier procès de grande envergure se déroule le 28 juin 1548 et concerne l'Eglise secrète de Langres, en Champagne. Pendant plusieurs années, le Tourangeau Robert Lelièvre a défié les inquisiteurs, évangélisant Bourges, Sens, Blois et même Angers. Mais il est tombé avec plusieurs de ses "complices" entre les mains de la justice. Les habitants de Langres sont pour la plupart impliqués dans cette affaire, qui se conclut par deux autodafés, l'un de quatre bûchers, place Maubert, à Paris, le 1er août, l'autre de huit bûchers, à Langres, le 3 septembre. De nombreux huguenots doivent faire amende honorable, et la maison où ils se réunissaient à Langres est rasée.

Henri II


La Chambre ardente s'occupe aussi de censure. Le 15 mai 1548, le chancelier de l'Université obtient la condamnation explicite des Bibles de l'humaniste et imprimeur Robert Estienne et leur inscription à l'index. La possession de livres interdits, au premier chef L'Institution chrétienne de Calvin, manifeste de la Réforme, est réprimée au même titre que les réunions de prières. Les condamnations vont de l'amende honorable, pieds nus, en chemise et un cierge à la main, au bûcher pour les "obstinés" qui persistent dans leur foi, en passant par la fustigation et le bannissement avec confiscation des biens. A l'origine des procès il y a presque toujours une dénonciation. La motivation des délateurs (qui évitent cependant d'accuser faussement des gens trop puissants dont, s'ils étaient innocentés, la vengeance serait terrible) n'est pas étrangère au fait qu'ils récupèrent les biens des condamnés...
La Chambre ardente fonctionne jusqu'en janvier 1550, date à laquelle Henri II pense avoir éradiqué les idées dangereuses, et rares sont alors à la Cour ceux qui avouent leurs sympathies pour la Réforme. En moins de deux ans, elle a prononcé près de cinq cents arrêts, dont soixante condamnations à mort. Les protestants les plus fortunés, comme Théodore de Bèze qui deviendra le collaborateur de Calvin, se réfugient à Genève. Mais ceux qui les aident à quitter le royaume risquent eux aussi le bûcher. Parmi les "coupables" d'hérésie figurent quantité de gens instruits, plutôt des marchands et des artisans que de riches bourgeois, et bon nombre de religieux, des prêtres comme des moines. C'est bien le signe que la Réforme sort des entrailles même de l'Eglise catholique. Luther n'était-il pas un moine augustin?


LA JUSTICE DE L'EGLISE

Contrairement au bas clergé, au sein duquel la Réforme a fait de nombreux adeptes, le haut clergé est mécontent de la création et des pouvoirs de la Chambre ardente. Déterminé à éradiquer "l'hérésie" et très attaché à ses privilèges, il obtient du roi, par l'édit de Paris du 19 novembre 1549, le rétablissement de son pouvoir juridictionnel. Dorénavant, les magistrats laïcs, baillis, sénéchaux et juges présidiaux, n'auront plus que le droit d'information et de prise de corps, et devront renvoyer les suspects devant les tribunaux ecclésiastiques. Y compris dans les cas simples, c'est à dire lorsque l'hérésie n'est pas publique et procède plus de l'ignorance, de l'erreur que "de vraie malice ou volonté de se séparer de l'union de l'Eglise".

© 2002 cliannaz@noos.fr

Colporteur XVIéme siècle
Histoire du premier Président du Parlement de Paris

Le  Premier Président du Parlement de Paris, entre 1529 et 1549, et co-fondateur de la Chambre Ardente, de sinistre mémoire (elle fonctionna de 1535 à 1560)

Pierre Lizet (1482-1554), Premier Président du Parlement de Paris

Pierre Lizet fut un éminent magistrat, Premier Président du Parlement de Paris, entre 1529 et 1549, et co-fondateur de la Chambre Ardente, de sinistre mémoire (elle fonctionna de 1535 à 1560).

Pierre Lizet est né en 1482 à Villemur, près de Salers, dans l’actuel Cantal, fils de Béraud Lizet et d’Isabelle de Chazettes. Son père étant licencié en "chacun droit" et avocat de la Duchesse de Bourbonnais, il suit la même voie avant de devenir docteur en droit civil et en droit canon, puis avocat au Parlement de Paris, certainement parrainé par Antoine Duprat, lui-même protégé de Louise de Savoie, mère de François Ier.

Malgré son latin "qui se ressentait aussi de la montagne et rappelait moins Rome que Clermont-Ferrand, Lizet est consulté pour les affaires de la ville de Paris, puis remarqué par le roi Louis XII qui le nomme conseiller-clerc au Parlement (charge confirmée en 1515 par François Ier). Du 29 juillet 1517 à 1529, il sera Premier Avocat du roi François Ier.

En 1520, il est chargé d’une réforme des hôpitaux parisiens, puis, en 1531, il est chargé d’enquêter sur la condition des enfants à l’Hôtel-Dieu de Paris. Enfin, en 1538, il a en charge la révision et la rédaction des Coutumes du Berry, en collaboration avec Pierre Mathé.

Il épouse Jeanne Henart, fille de Jean, trésorier-payeur du Parlement de Paris.

A la mort de Jean de Selve, le 10 décembre 1529, il est enfin reçu Premier Président au Parlement de Paris (le 20), ce qui lui ouvre les portes de la Haute Noblesse. Son zèle lors du procès du Connétable de Bourbon aurait convaincu le roi de lui offrir cette charge suprême.

Il connaîtra alors de nombreuses affaires célèbres, dont le divorce d’Henri VIII, roi d’Angleterre.

Il est également l’un des fondateurs de la Chambre Ardente, et manifeste alors un certain fanatisme à l’encontre des Protestants (selon Mr  Michaud. Cette chambre reste officieuse et n’aurait été mentionnée que par allusion dans un édit royal du 19 novembre 1549. Elle inaugure plusieurs années de terreur, mais rien ne permet de mesurer l’arbitraire dont aurait fait preuve Lizet. Certains auteurs ont affirmé qu’il aurait eu soin de condamner systématiquement les hérétiques déférés, d’autres sont plus nuancés. Beze (cf supra) figure parmi les victimes célèbres de cette chambre.

Lizet est alors au faite de sa gloire et préside même une procession expiatoire, le 4 juillet 1549, entre la Sainte-Chapelle et Saint-Paul, lors des fêtes dites de la "joyeuse entrée" d’Henri II et de Catherine de Médicis.

Il est ensuite invité au festin organisé dans les locaux épiscopaux, avant d’assister, avec les autres convives, aux bûchers et pendaisons constituant manifestement le clou des festivités, juste après le dessert.

Mais l’euphorie de Pierre Lizet sera de courte durée. Quelques semaines à peine après ces ripailles mystiques, il tombe en disgrâce. Non pas qu’il ait fauté dans son comportement docile, mais la nouvelle favorite du roi, Diane de POITIERS, a besoin de placer ses proches à des postes clef du pouvoir, et elle ne peut attendre la mort des occupants des dits postes.

Le prétexte fut tout trouvé lorsque Lizet refuse à plusieurs reprise de donner au duc de GUISE le titre de Prince, et qu’il ne s’effaça pas face au Cardinal de LORRAINE alors que celui-ci présidait le Grand Conseil.

Pierre Lizet perd sa charge au bénéfice du languedocien Jean Bertrandl. Il est alors nommé Abbé de Saint-Victor.

Devenu veuf, il utilise ce qui lui reste de fortune pour fonder un hôtel-dieu à Salers.

Il meurt le 7 juin 1554.



La vidéo du tournoi de chevalerie dans le spectacle "Anne de Montmorency"



A Paris près de l'actuelle place des Vosges, Henri II organisa une fête le 30 juin 1559 en l'honneur du mariage d'Élisabeth sa fille avec Philippe II d'Espagne. La foule arriva pour assister au tournoi organisé pour cette occasion. Henri II battit le duc de Nemours et celui de Guise. Il voulut un troisième assaut. Pour ce troisième assaut, Henri II rencontra Gabriel de Montgomery (1530-1574, capitaine de sa Garde écossaise. Les deux adversaires se heurtèrent violemment et le roi faillit tomber. Furieux, Henri II voulut un deuxième affrontement. Montgomery était prêt à s'avouer vaincu, la reine supplia le Roi de ne pas continuer. Mais Henri II déterminé, ne changea pas de position.

vendredi 10 septembre 2010

Spectacle Historique au Château d'Ecouen "Anne de Montmorency" en 2008 : le film de Pascal Torre©

Le réalisateur Pascal Torre





Pascal Torre est le cinéaste qui nous a fait le film du spectacle de l'année 2009 et qui va réalisé celui de 2010.

J'ai retrouvé dans mes archives un mini film qu'il a réalisé sur le spectacle en 2008
"Anne de Montmorency Seigneur d'Ecouen" qui dure quelques minutes
avec les principales scènes du parcours spectacle et des interviews de Monique Potel Deriez (Présidente de l'association autour de Léonardo) et de Olga Bepoldin-Fortounato (qui joue le rôle de Diane de Poitiers).

J'ai obtenu mail l'autorisation de la publier sur mon site (remerciements).
Crédits film Pascal Torre© (tous droits réservés)






Pascal Torre a réalisé plus de 100 films ci dessous son film démonstration.


Le 10 juillet 1547: le coup de Jarnac


Le Tableau du coup de Jarnac dans le spectacle du Château d'Ecouen



L'AFFAIRE DU "COUP DE JARNAC"

Le 10 juillet 1547, pour laver son honneur, Guy Chabot, seigneur de Montlieu, défie François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie.
Mais, l'un appartenant au parti de la duchesse d'Étampes, maîtresse de feu François 1er, et l'autre à celui de Diane de Poitiers, favorite d'Henri II, la querelle entre particuliers va être l'occasion d'un règlement de comptes entre les clans qui s'affrontent à la Cour. Ce duel judiciaire aura un dénouement inattendu et vaudra à la botte secrète du "coup de Jarnac" de rester dans les annales.
Au début de l'année 1547, François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, raconte à qui veut l'entendre que Guy Chabot, seigneur de Montlieu, est au mieux avec sa belle-mère, Madeleine de Puy Guyon. Calomnie, affirme l'offensé qui, indigné qu'on fasse courir le bruit qu'il puisse être l'amant de sa belle-mère demande réparation.
Mais il s'agit plus que de médisance, et du fait du statut de ces protagonistes à la Cour, l'affaire va tourner au règlement de comptes entre clans.
La Châtaigneraie, grand sénéchal du Poitou, filleul et enfant d'honneur de François 1er, est le favori du dauphin, le futur Henri II. Guy Chabot est le fils du baron Charles de Jarnac, gouverneur capitaine de La Rochelle, et le neveu de l'amiral Philippe Chabot de Brion; mais, il est surtout, par son mariage avec Louise de Pisseleu, le beau-frère de la duchesse d'Etampes, maîtresse de François 1er. Contrairement à son père, Henri II, peu après son avènement,en mars 1547, donne son aval pour qu'un duel soit organisé entre La Châtaigneraie et Chabot. Si ce dernier entend laver son honneur, il espère néanmoins éviter un drame et demande à Diane de Poitiers d'intervenir pour que le combat soit annulé.
Mais la maîtresse du nouveau roi refuse, voyant là l'occasion d'humilier la duchesse d'Étampes et de lui signifier que la mort de François 1er marque bel et bien la fin de son "règne".
La Châtaigneraie sera son champion et Chabot celui de sa rivale : la querelle entre particuliers est devenue une affaire d'État. En avril, les adversaires se voient désigner des parrains François de Guise, duc d'Aumale pour La Châtaigneraie, le grand écuyer Claude Gouffier, sieur de Boissy, pour Chabot.
Le connétable Anne de Montmorency est chargé d'arbitrer le combat, qui se déroulera à l'orée de la forêt de Saint Germain en Laye. Le 10 juillet, au matin,
la foule se presse pour assister à la rencontre : depuis le règne de Saint Louis, c'est la première fois que le roi autorise l'épreuve du jugement de Dieu et un duel judiciaire à mort. Toute la Cour est là, impatiente de voir les combattants en découdre. Dans la tribune royale, Henri II a pris place entre la reine Catherine de Médicis et Diane de Poitiers.
Escorté par trois cents jeunes gens vêtus de satin blanc, La Châtaigneraie se présente sur la lice sous les vivats de la foule. Grand, fortement charpenté et musclé, d'une adresse redoutable à l'exercice des armes, il est considéré comme l'un des quatre meilleurs jouteurs du royaume.
Chabot, accompagné de seulement quelques compagnons en habit noir, ne semble avoir aucune chance de l'emporter.
Monsieur de Boissy a le choix des armes : malgré une réclamation du duc d'Aumale et avec l'aval du tribunal des armes, il opte pour de lourdes épées et un massif bouclier. Dès que le roi donne le signal de l'affrontement, les combattants se précipitent l'un vers l'autre, échangent de violents coups d'estoc et de taille.
Plus léger et plus vif, Chabot esquive et pare les attaques avec adresse.
Soudain, alors qu'il semble tout près d'être défait, il porte à son adversaire un coup au jarret, puis un second au même endroit, qui tranche le muscle. La Châtaigneraie s'effondre.
Henri II est abasourdi; Diane de Poitiers enrage; Catherine de Médicis dissimule mal sa satisfaction.
Chabot s'avance vers la tribune royale et "donne" La Châtaigneraie au roi, refusant de le mettre à mort, comme le règlement du duel lui en laisse le droit.
Dans la foule, partisans du vainqueur et du vaincu en viennent aux mains.
Mais les juges déclarent la "botte de Jarnac" régulière : Chabot a loyalement défait son adversaire. Henri II le confirme en proclamant : "Vous avez fait votre devoir.Votre honneur doit vous être rendu".
La Châtaigneraie mourra peu après, victime d'une hémorragie et du dernier duel judiciaire autorisé par un souverain.
A la suite de cette pénible affaire, Henri II ne réprimera pas pour autant cette pratique meurtrière, et, impuissant à empêcher la noblesse d'y recourir, continuera à la tolérer.
© 2002 cliannaz@noos.fr
UN COUP RÉGULIER
Guy de Chabot a porté à son adversaire une botte secrète qui lui a été enseignée par le maître d'armes italien Caize.
Bien qu'inhabituel (on s'attaque alors plutôt au visage et à la poitrine) et que La Châtaigneraie en ignore la parade, le coup est régulier.
Tous les témoins conviennent que le combat s'est déroulé loyalement, et le mémorialiste Pierre de Brantôme, neveu du vaincu, le soulignera dans son "Discours sur les duels".
Ce duel a donné lieu à l'expression "coup de Jarnac", qui désigne à l'origine un coup imprévu et adroit. En 1771, le dictionnaire de Trévoux en a détourné le sens pour figurer une action déloyale, voire un assassinat.
Au XIXème siècle, dans son Dictionnaire de la langue française, Emile Littré a rétabli l'expression dans son acceptation non péjorative : "Le coup fut trouvé habile et fort loyal, mais l'usage lui a donné un sens odieux : coup porté en traître".
© 2002 cliannaz@noos.fr




Chabot porte à son adversaire un coup au jarret,
qui tranche le muscle. La Châtaigneraie s'effondre.





vendredi 3 septembre 2010

Spectacle Château le Château du Roi François 1er : Fontainebleau

Renaissance : Le Château de François 1er



Fontainebleau


François Ier décide de faire édifier un logis de style Renaissance à l'emplacement du château féodal, permettant ainsi de moderniser un pied-à-terre proche de la vallée de Bière, le roi prétextant lui-même choisir cet endroit pour la chasse des bêtes « rousses et noires ». Il fait raser la précédente construction, à l'exception du donjon et d'une partie de la courtine nord, et fait appel à des artistes italiens pour assurer la construction et la décoration de son palais. C'est ainsi que sont édifiés un bâtiment dessinant la cour Ovale et un autre situé sur la basse cour ouest, tous deux reliés par une galerie. François Ier vient chasser à Fontainebleau, accompagné de sa cour et de sa favorite, la duchesse d'Étampes, délaissant ainsi plus ou moins le château de Blois, et annonçant le retour progressif de la cour dans les environs de Paris.
Plusieurs conducteurs de travaux se succèdent durant son règne : Florimond de Champeverne, secrétaire et valet de chambre du roi, est nommé en 1528 conducteur[11] jusqu'à sa mort en 1531. Pierre Paule dit l'Italien, présent dès 1528, ancien concierge du château de Moulins, valet de chambre de Louise de Savoie, dirige ensuite les travaux jusqu'à sa mort en 1535. Il est remplacé par acte du 21 avril 1543 par un conducteur particulier, Salomon des Herbaines, tapissier du roi, garde des meubles et tapisseries, qui présente l'avantage de résider sur place et travaille en collaboration avec Pierre des Hôtels, notaire, secrétaire et valet de chambre du roi ; il décède en 1557.

Triboulet fou du Roi François 1er


Les noms des architectes du château sont, quant à eux, plus hypothétiques : Sebastiano Serlio, pour sa part, se voyait offrir le 27 décembre 1541 l'assurance de 400 livres par an pour « son état de peintre et d'architecte au fait de ses édifices et bastiments au dit lieu de Fontainebleau ». Il apparaît néanmoins que son apport au sein de l'édifice reste limité. D'autres noms ont été avancés pour identifier l'architecte qui officia sous le règne de François Ier. Si Gilles Le Breton a effectivement travaillé sur le projet du château, il n'en est pas le créateur. Le Rosso ou Girolamo della Robbia qui a proposé des décors pour la porte Dorée, peuvent eux aussi figurer parmi les architectes potentiels. Les constructions successives du règne de François Ier, notamment pour la cour du Cheval Blanc, sont elles aussi relativement hypothétiques : les ailes basses sud et ouest de la susdite cour auraient été terminées en 1527, et les ailes basses nord l'année suivante. Le pavillon des Armes aurait été achevé vers 1530, tandis que la moitié sud du logis, le pavillon des Poêles et les bâtiments de la galerie d'Ulysse dateraient d'après 1535. La fin du règne de François Ier, décédé en 1547, aurait vu le remplacement de la chapelle.


Le roi souhaite faire de Fontainebleau un foyer de l'art de la Renaissance : il collectionne les objets d'art, commande des œuvres sur la mythologie, fait venir d'Italie des antiques. Il reçoit des tableaux de la part du pape, collectionne des œuvres de maîtres italiens (La Joconde et La Vierge aux rochers de Léonard de Vinci, la Sainte-Famille, Saint-Michel, et la Belle Jardinière de Raphaël) et fait venir des moules de statues romaines (Laocoon, Apollon du Belvédère...) afin de couler des bronzes. Pour la décoration du château, il commet Rosso Fiorentino qui réalise le pavillon de Pomone, le pavillon des « Poesles », la galerie Basse (tous détruits) et surtout la galerie François-Ier (1534-1540). Giorgio Vasari désigne Fontainebleau comme la « Nouvelle Rome »[2] et son école est renommée dans toute l'Europe de l’Ouest. François Ier constitue dans le château une importante bibliothèque, ancêtre de la bibliothèque nationale. Le château de Fontainebleau reçoit, entre le 4 et le 27 décembre 1536, la visite de Jacques V d'Écosse, futur époux de Madeleine de France. C'est en 1539 que François Ier reçoit à Fontainebleau Charles Quint et lui fait visiter son palais, entre le 24 et le 30 décembre[12]. Ronsard se fera l'écho du faste déployé au château par l'écriture de quelques vers :

« Quand verrons-nous par tout Fontainebleau

De chambre en chambre aller les mascarades... »

Le fils de François Ier, le roi de France Henri II, complète le château avec une salle de bal et une chapelle, reliées à l'édifice par la célèbre galerie François-Ier, qui fait face à l'étang des Carpes. Il nomme Philibert Delorme pour vérifier et visiter le château le 3 avril 1548, date à laquelle la suite des travaux lui est confiée. C'est ainsi qu'une grande partie du château actuel voit le jour, dont la salle de bal. C'est à Fontainebleau que naissent les enfants de Henri II et de Catherine de Médicis, les futurs rois François II (19 janvier 1544) et Henri III (19 septembre 1551) ainsi qu'Élisabeth de France (2 avril 1545), Claude de France (12 novembre 1547), Louis de France (3 février 1549), François d'Alençon (18 mars 1555) et les jumelles Victoire et Jeanne (24 juin 1556).

Deux jours après la mort d'Henri II en 1559, Catherine de Médicis remercie Philibert Delorme, protégé de Diane de Poitiers, et confie les travaux au Primatice qui devient surintendant des maisons royales le 12 juillet 1559. Le 17 juillet, le contrôleur général des bâtiments de France, Jean Bullant, est remplacé par François Sannat. C'est à cette époque que Niccolo dell'Abate décore le château. À la mort du Primatice, le 14 septembre 1570, celui-ci est remplacé par Tristan de Rostaing. Jean Bullant finit par revenir à Fontainebleau et est nommé auprès de Rostaing le 3 août 1571 comme architecte conducteur des travaux. À la mort de Jean Bullant en octobre 1578, le chantier est confié par Henri III à Baptiste Androuet du Cerceau.


Pendant le règne des trois fils d'Henri II (François II, Charles IX et Henri III), le château de Fontainebleau est moins habité, les monarques lui préférant le Louvre, ou encore les demeures du Val de Loire comme Amboise ou Blois. Le château est néanmoins le théâtre d'une assemblée de notables réunis du 21 au 31 août 1560 pour résoudre les questions religieuses qui troublent le royaume et aboutissant à la convocation des États Généraux. Le 31 janvier 1564, Charles IX et Catherine de Médicis reçoivent les ambassadeurs du pape, de l'empereur et du roi d'Espagne en vue d'une négociation afin que la France revienne sur l'édit de pacification d’Amboise.


Vidéo du Spectacle:le tournoi des chevaliers

mercredi 1 septembre 2010

Spectacle Château d'Ecouen La médecine au XVIéme siècle


LA MÉDECINE AU XVIe SIÈCLE

LE STATUT DE MÉDECIN

Au seizième siècle, les médecins ne jouissent pas d'une aura aussi respectable qu'actuellement. Cependant, le médecin a un statut supérieur au chirurgien et au barbier. Chacune de ces catégories ayant des attributions strictement délimitées.

MÉTHODES EMPLOYÉES

A cette époque, le médecin utilise encore des méthodes philologiques, et non pas expérimentales. Syphilis La médecine se définit comme "la pratique de la philosophie naturelle sur le corps humain".

On ''se rend maître de la science médicale'' contenue dans les livres d'HIPPOCRATE et de GALIEN.

Sur ce plan là, Rabelais a l'avantage de pouvoir lire directement dans le texte grec d'origine, qui est la référence ultime. D'où son succès.

En réalité, on combat les maladie à l'aide d'une pharmacopée très diverses, à la croisée entre les remède de bonne femme et les recherches des alchimistes. La syphilis par exemple (illustration ci-contre) se combat avec du VIF ARGENT, du bois de gayac, d'esquine, salsepareille, ou par une application d'antimoine vitrifié. La poudre de Mercure s'utilise contre les bubons.

Anatomie au XVIéme siècle

LES ÉTUDES

MONTPELLIER est la capitale française de l'enseignement médical. A cette époque, pas de Cité Universitaire : les étudiants vivent soit dans les couvents avec les moines, soit dans des collèges groupés par nations.

Les études sont de trois ans et se décomposent en deux ans et demi de scolarité à Montpellier, et six mois de pratique à l'extérieur. Quand le candidat a terminé ce cycle il affronte les examens bloqués en fin d'études.

Le premier de ces examens est le baccalauréat. Sa durée est de quatre heures.

Après le baccalauréat, l'étudiant fait trois cours publics dans lesquels il lit et commente des textes médicaux. Les élèves sont tenus d'y assister et plus tard, ils attesteront sur le diplôme des cours que le candidat a bien effectué son travail. Rabelais fit sensation à cette occasion auprès des ses confrères en lisant directement le texte Grec d'Hippocrate

Après quoi se déroule l'examen dit PER INTENTIONEM ADIPISCENDI LICENTIAM . L'étudiant soutient quatre thèses de deux jours en deux jours sur des sujets donnés seulement la veille. La durée de chaque soutenance est d'une heure au minimum.

Viennent ensuite les POINTS RIGOUREUX. Cet examen a lieu de midi à quatre heures et porte sur deux sujets tirés au sort un jour plus tôt. L'un de ces sujets doit avoir trait à une maladie, l'autre est un l'un des aphorismes d'Hippocrate. En plus de ces questions imposées, l'étudiant doit encore répondre à toutes celles qui peuvent lui être posées par des maîtres et les licenciés. Enfin vient la licence, huit jours après. C'est une cérémonie purement extérieure où l'évêque, ou son vicaire général, remet à l'étudiant le diplôme de son nouveau grade. Deux professeurs sont tenus d'être présents à la cérémonie.

L'étudiant passe alors un engagement envers l'université: Le Paranymphe. Il s'agit d'une sorte de cérémonie allégorique en vertu de laquelle les nouveaux licenciés " épousent " la faculté au sein de laquelle ils vont être admis. Un assez grand nombre d'étudiants se contentent de la licence. C'était ceux qui, se sentant peu de disposition pour l'enseignement se vouaient à une pratique modeste. Ceux aussi qui, partant pour la province croyaient pouvoir se dispenser d'un titre de plus, quitte à le demander plus tard.

MONTPELLIER est la capitale française de l'enseignement médical. Les étudiants vivent les uns dans les couvents avec les moines, les autres dans des collèges groupés par Nations.

Les études sont de trois ans et se décomposant en deux ans et demi de scolarité à Montpellier même, et six mois de pratique à l'extérieur. Quand le candidat a terminé ce cycle il affronte les examens bloqués en fin d'études.

Le premier de ces examens est le baccalauréat. Sa durée est de quatre heures. Après le baccalauréat, l'étudiant fait trois cours publics dans lesquels il lit et commente des textes médicaux. Les élèves sont tenus d'y assister et plus tard, ils attesteront sur le diplôme des cours que le candidat a bien rempli son pensum.

L'examen dit PER INTENTIONEM ADIPISCENDI LICENTIAM est le suivant. L'étudiant soutient quatre thèses de deux jours en deux jours sur des sujets donnés seulement la veille. La durée de chaque soutenance est d'une heure au minimum.

Ambroise Paré

LA MÉDECINE AU XVIe SIÈCLE

Viennent ensuite les POINTS RIGOUREUX. Cet examen, exceptionnellement, se déroule dans la chapelle ST MICHEL de Notre Dame Des Table. Il a lieu de midi à quatre heures et porte sur deux sujets tirés au sort un jour plus tôt. L'un de ces sujets doit avoir trait à une maladie, l'autre est un l'un des aphorismes d'Hippocrate. En plus de ces questions imposées, l'étudiant doit encore répondre à toutes celles qui peuvent lui être posées par des maîtres et les licenciés. Enfin vient la licence, huit jours après. C'est une cérémonie purement extérieure où l'évêque, ou son vicaire général, remet à l'étudiant, dans la Salle L'Evêque, le diplôme de son nouveau grade. Deux professeurs sont tenus d'être présents à la cérémonie.

L'étudiant passe alors un engagement envers l'Université: Le Paranymphe. Il s'agit d'une sorte de cérémonie allégorique en vertu de laquelle les nouveaux licenciés " épousent " la faculté au sein de laquelle ils vont être admis.

Un assez grand nombre d'étudiants se contentent de la licence. C'était ceux qui, se sentant peu de disposition à l'enseignement se vouaient à une pratique modeste. Ceux aussi qui, partant pour la province croyaient pouvoir se dispenser d'un titre de plus, quitte à le demander plus tard.

Anatomie du XVIéme siècle

LE DOCTORAT EN MÉDECINE

Le Licencié est tenu de lire pendant deux ans dans l'école. Après quoi, il aborde les TRIDUANES qui se déroulent trois jours durant, matin et soir, une heure au moins chaque fois. Il s'agit d'un examen supplémentaire qui permet d'accéder au grade suprême: le doctorat.

Celui-ci, l'ACTUS TRIUMPHALIS a lieu au milieu de la foule des postulants.

Les étudiants payaient pour leurs frais d'études anatomiques 40 sols la première année, 20 sols la seconde, et les vétérans, seulement 10. Obtenir un cadavre pour la dissection posait un sérieux problème. Aux débuts de la médecine, ceux-ci étaient dérobés au cimetière. Ce fut un grand succès quand des étudiants de Bologne, accusés et jugés pour ces vols de cadavres furent acquittés. Après, on ferma les yeux. Un contemporain Italien de RABELAIS, BÉRANGIO, s'était fait une réputation pour avoir disséqué plus de cent cadavres, mais à ce moment, la dissection était tolérée dans toutes les écoles de médecine italiennes. Pas en France. Raison pour laquelle la dissection faite par RABELAIS passe pour un événement.Rabelais

CÉLIBAT DES MÉDECINS

Au début, la Faculté était presque exclusivement composée d'ecclésiastiques. Mais les laïques y vinrent de plus en plus nombreux. Au XIVème siècle, le Pape HONORIUS 3 interdit aux prêtres d'exercer la médecine. Par une sorte de contradiction, la Faculté, tout en mettant des entraves à l'admission des prêtres exigeait cependant de ses bacheliers licenciés la rigoureuses observation du célibat. Ainsi, Charles de MEAUREGARD, doyen en 1443 , s'étant marié trois ans après sa nomination fut déchu de tous ses titres parce qu'il s'était marié avec une veuve. Se marier avec une veuve était une circonstance aggravante, car d'après les idées de l'époque, cela constituait une sorte de bigamie du côté de la femme. (voir Charivaris)

La devise des médecins Montpelliérains: EXPERIMENTA RERUM MAGISTRA

L’expérience seule est maîtresse de la vérité.

Rabelais s'en gausse gentiment, en faisant remarquer par Panurge interposé que les médecins "font leur expérience à force de morts".Léonard de Vinci

LES ÉCOLES MÉDICALES AU SEIZIÈME SIÈCLE

On trouve un courant GALENIQUE (du nom de GALIEN,) qui reste fondé sur l'autorité du médecin grec, mais corrige le galénisme scolastique. Le prestige de la médecine galénique s'affirme chez Rabelais qui réédite en 1532 les aphorismes de GALIEN.

La médecine HERMÉTIQUE (mot qui n'apparaît qu'en 1610 avec le sens de "relatif à l'alchimie") s'inspire du christianisme ésotérique ou de la KABBALE. Elle a réalisé de nombreuses découvertes, notamment dans le domaine des narcotiques, et a sélectionné les plantes médicinales.

On trouve aussi la médecine SPAGIRIQUE dont Paracelse est le principal représentant. Cette médecine repose sur quatre piliers : l'astronomie, l'alchimie, la philosophie et la vertu. Partant d'une distinction entre microcosme et macrocosme qui ont pour principe de conservation vitale, Paracelse croit découvrir cinq causes de maladie: l'astrale, la vénéneuse, c'est à dire due à l'alimentation, la naturelle, la spirituelle, et la divine. Chaque maladie pouvant affecter cinq formes différentes, il existe donc cinq pestes, cinq jaunisses et ainsi de suite....

Bien que l'influence astrale ne s'exerce pas directement mais par l'intermédiaire de leur exhalaison qui peut attaquer l'élément malade, nos sept organes sont assimilables aux sept corps célestes: le cerveau est comparable à la lune, Mars au foie humain, etc..

Non homogène, l'œuvre de Paracelse est à la fois vitaliste, astrologique, hermétique et chimiatrique.Le vautour de la Peste

LES MALADIES AU SEIZIÈME SIÈCLE

LA PESTE est la plus crainte des maladies mortelles On la décline en : Fièvre pestilente. Fièvre Méphitique. Coqueluche (sorte de Peste, selon la nature du VENIN de la maladie). La Suette est une sorte de Peste. La Bosse soins au bois de gayacaussi. Le Charbon: idem. La Pourpre: idem.

La LÈPRE a deux causes : la Cause Primitive ou la cause héréditaire. C'est ce qui se dit à l'époque.

La Cause Antécédente est attribuée à l'air des pays trop chauds froids etc...

La Cause Conjointe, elle, est imputable à la contagion incurable, car c'est un chancre universel. Les LADRES blancs, appelés Cachots, Cagots, Capots, qui ne présentent aucun indice de lèpre par dehors.

Les ladres sont considérés comme SALACES, on les disait atteints de SATYRIASIS.

Une forme de Choléra est appelée TROUSSE-GALANT.

LES FIÈVRES

La Fièvre Tierce est due à la bile

La Fièvre Quarte se fait de l'humeur mélancolique.

QUELQUES MÉDICAMENTS UTILISES

D'après l'auteur contemporain Michel RAGON, RABELAIS à ses patients prescrivait la diète, des fulmigations de mercure, des pilules d’aloes, du genièvre râpé, des décoctions de gaïac, de bois d’esquille et de salsaparilla. “

A cette époque contre la peste on utilise des lotions de vinaigre et comme cure préservative, l'odeur du bouc. La frigidité féminine se guérit par une infusion de fourmis volantes (!). L'impuissance masculine, elle, se traite en assaisonnant les repas de sel de lézard

La panacée universelle est "la poudre de sympathie" composée de vitriol calciné

La "poudre d'oribu" dont parle Rabelais venait de la chandelle de résine

Petite SUPERSTITION amusante (!), mais révélatrice de l'époque : On croit que la corde d'un pendu protège des maux de tête.

©Rémi Morel

http://www.renaissance-france.org

La renaissance : La fin du beau XVIème siècle

La renaissance : La fin du beau XVIème siècle

Henri II : tournoi tragique rue Saint-Antoine

E n juin 1559, Henri II, dont le nom n'avait pas été porté par un roi de France depuis cinq siècles, est âgé de 40 ans et 4 mois. De haute stature comme son père François - il mesure 1,84 mètre, à en croire son armure de parade -, il passe pour le plus bel homme du royaume, qui alors n'en manque point, selon les mots inoubliables de Mme de Lafayette à la première page de « La princesse de Clèves ». Le plus accompli aussi dans les exercices sportifs, qu'il pratique avec ardeur, et dont il va payer le prix.

En ces premiers jours de l'été, à Paris, la grande ville encombrée des chantiers d'embellissement voulus par le souverain, l'heure est à la réjouissance. Un grand concours de princes et de seigneurs des deux sexes s'y trouve rassemblé pour célébrer la paix enfin advenue entre la France et l'Espagne, sous la forme de noces destinées à la sceller : Elisabeth, l'aînée des filles du roi, épouse par procuration, via le duc d'Albe ici présent, Philippe II d'Espagne, le 22 juin à Notre-Dame, sous les yeux du duc Emmanuel-Philibert de Savoie, arrivé la veille de Bruxelles pour célébrer ses fiançailles avec Marguerite, dernière fille de François Ier et veuve du duc de Berry, qui n'a pas moins de 36 ans. Durant six jours, au Louvre et surtout à l'hôtel des Tournelles, résidence préférée de la famille royale, se succèdent ces divertissements. Dans la soirée du 28 juin est signé le contrat de mariage de Marguerite et d'Emmanuel-Philibert. Pareil événement ne saurait aller sans de nouvelles fêtes, celles que préfère le roi Henri, parfait chevalier : les tournois.

Le terrain a été préparé. A la hauteur de l'hôtel des Tournelles, non loin de l'actuelle place des Vosges, la rue Saint-Antoine est dépavée afin de ménager une piste sablée d'une centaine de mètres, divisée dans sa longueur par une double barrière, en sorte que les jouteurs ne puissent s'entrechoquer frontalement, le jeu consistant à faire mordre la poussière au partenaire par un coup de lance bien ajusté dans la poitrine. Tout autour de la lice ont été installées des tribunes en bois richement tapissées, ornées des armes de France, d'Espagne et de Savoie. Les joutes, qui ont lieu l'après-midi, attirent en effet des centaines de spectateurs. Les mercredi 28 et jeudi 29 juin, roi et princes ont rivalisé de vaillance, Henri l'emportant sur tous les autres.


C'est le troisième jour que se joue le drame, dans une mise en scène fastueuse et tragique sur laquelle les récits se multiplièrent. Le roi doit encore participer à trois courses formant une partie, comme la règle en dispose pour chaque jouteur. François de Scépeaux, maréchal de Vieilleville et écuyer du roi, lui lace son armure et lui enfile l'armet, ce casque à visière mobile. Un premier assaut oppose Henri II à Jacques de Savoie, duc de Nemours, puis un second à François de Guise, qui tous deux ont le bon goût d'avoir le dessous. Se présente alors, de passage à Paris, Gabriel de Lorges, comte de Montgomery, fils du capitaine des archers de la garde écossaise. Ce garçon de 29 ans est un guerrier apprécié du roi. Laissons parler Vieilleville, témoin le plus proche : « Tous deux se choquent à outrance et rompent dextrement leur bois », c'est-à-dire leur lance, ce qui vaut match nul. « M. de Vieilleville, auquel il appartenait de courir, se présente et veut entrer en lice ; mais le roi le pria de le laisser faire encore cette course contre le jeune Lorges, car il voulait avoir sa revanche, disant qu'il l'avait fait branler et quasi quitter les étriers. » Le maréchal tente de le dissuader, Montgomery de s'excuser, rien n'y fait. Il peut être alors 5 heures du soir. Les héros sont fatigués, mais le puissant tempérament du roi l'emporte. Il enfourche le Malheureux, destrier turc que lui a offert Emmanuel-Philibert. A son casque et à sa lance, panache et flammes aux couleurs noir et blanc, celles, comme toujours, de sa vieille maîtresse Diane de Poitiers, presque sexagénaire, assise dans la tribune royale tout près de la reine Catherine de Médicis. A l'entrée en lice des jouteurs, stupeur dans l'assistance : alors qu'à chaque course « toutes les trompettes et clairons sonnent et fanfarent sans cesse, à tue tête et étour-dissement d'oreilles, elles se turent toutes coies, sans aucunement sonner ».



Présage lugubre dont croit se souvenir Vieilleville. N'empêche. Les deux cavaliers s'élancent, les longues lances de frêne calées à l'horizontale touchent chacune l'adversaire et se brisent incontinent. Mais ce maladroit de Montgomery, au lieu de jeter la sienne aussitôt et de dégager, continue sa course le tronçon baissé, « et en courant rencontre la tête du roi, duquel il donna droit devant la visière, que le coup haussa, et lui creva un oeil ». Henri s'affaisse sur l'encolure de son cheval et tombe au bout de la piste dans les bras du grand écuyer Claude de Boissy et de Vieilleville, « leur disant avec parole fort faible qu'il était mort ». Pas encore, hélas pour lui. L'agonie du roi, qui dura neuf jours, fut d'une horreur exemplaire. Les deux plus illustres chirurgiens du temps, André Vésale, appelé de Bruxelles, et Ambroise Paré, retirèrent de l'oeil droit des éclats de bois longs de dix centimètres. Paré se procura quatre têtes de criminels fraîchement exécutés, « contre lesquelles on cognait le tronçon par grand force au pareil côté qu'il était entré dedans celle du roi », pour constater que chaque fois le cerveau était atteint. Aucun espoir, donc, de guérison. Henri II eut le temps de faire une belle mort : ayant fait savoir à Montgomery consterné qu'il ne lui en voulait pas, il écrivit quelques lettres et se confessa dévotement. Le dimanche 9 juillet, raconta l'évêque de Toulon Jérôme de La Rovère dans son sermon d'obsèques, « lui survint une grosse sueur, qui lui dura presque jusqu'au lendemain lundi, qu'il demanda et prit fort révéremment la sainte onction. Et ainsi garni de toutes les marques de bon et vrai chrétien, rendit l'esprit à Dieu ».



Dieu, justement, qu'avait-il voulu signifier par ce désastre ? L'explication par le hasard était la moins recevable par les contemporains. On s'aperçut bientôt que le coup était prévisible, prévu même. En 1555, Nostradamus a présenté au roi un recueil de ses centuries où l'on lit : « Le lion jeune le vieux surmontera/En champ bellique par singulier duelle/Dans cage d'or les yeux lui crèvera/Deux classes une, puis mourir mort cruelle. » On n'est pas plus clair. Un an plus tard, l'évêque et astrologue italien Luca Gaurico fit savoir au roi qu'il devait éviter un duel qui risquait de lui attirer une blessure à la tête. La nuit précédant le jour fatal, un rêve a prévenu la reine Catherine, qui supplie son époux de renoncer à sa dernière partie. Vieilleville n'est pas en reste. Il aurait dit au roi, en l'armant : « Je jure le Dieu vivant qu'il y a plus de trois nuits que je ne fais que songer qu'il vous doit arriver quelque malheur aujourd'hui. »

Beaucoup de protestants, qui gagnent du terrain en dépit de la vie dure que leur mène Henri II, ont une autre interprétation. La paix conclue en avril au Château-Cambrésis avec l'Espagne toute catholique n'annonce pour eux rien de bon. De fait, le 2 juin, l'édit royal d'Ecouen ordonne de « procéder à l'expulsion, punition et correction des hérétiques ». Le 10 juin, au cours de la séance royale du Parlement, le conseiller Anne du Bourg, acquis à la Réforme, s'est indigné que l'adultère et la débauche ne soient pas poursuivis, alors que l'on persécute des personnes qui n'ont commis d'autre crime que de lire l'Évangile à leur façon. Le roi, furieux, a ordonné son arrestation - il sera brûlé en décembre -, et c'est précisément Gabriel de Montgomery qui a été chargé de l'embastiller. N'est-ce pas justice divine qu'Henri soit frappé des mêmes mains qui ont enchaîné un véritable chrétien ? La mort d'un roi de France est un signe. Avec lui disparaissait « le beau » XVIe siècle. Les guerres de Religion pouvaient commencer

©2006 Le Point
écrit par Laurent Theis