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lundi 23 août 2010

Histoire de France le XVIème siècle à Ecouen Anne de Montmorency pousse Jane Fleming dans les bras d'Henri II


Portrait équestre d'Henri II




Henri II et Jane Fleming, la belle Ecossaise

Pour faire barre à l'influence de Diane de Poitiers, le connétable Anne de Montmorency pousse Jane Fleming dans les bras d'Henri II. Au mois de juillet 1550, au château de Saint Germain en laye, le roi succombe au charme de la belle Ecossaise. Mais la favorite en titre et la reine Catherine de Médicis vont se liguer pour mettre fin à cette idylle, qui ne sera qu'un feu de paille.

Portrait anonyme d'Anne de Montmorency, conservé au musé national de Versailles Marie Stuart, la petite reine d'Ecosse qui doit épouser le dauphin, le futur François II, est arrivée en France au cours de l'été 1548. Elle est accompagnée par sa gouvernante, lady Jane Fleming, fille illégitime de son grand-père le défunt roi Jacques IV. Agée d'une trentaine d'années et mère de trois enfants, l'Ecossaise est fort jolie, a les cheveux blonds tirant sur le roux, un teint de lait, des yeux verts et des formes généreuses. Henri II l'a-t-il remarquée? Peut-être pas. Jusqu'à ce que le connétable Anne de montmorency s'en mêle...

A la Cour, entre le connétable et Anne de Poitiers, les intrigues vont bon train. A la mort du pape Paul III, en novembre 1549, la favorite en titre a tenté de faire élire au trône pontifical son vieil ami le cardinal Jean de Lorraine. Montmorency s'est aussitôt empressé de demander aux cardinaux français de s'y opposer, et c'est Giovanni Maria Ciocchui Del Monte qui a été désigné, sous le nom de Jules III. Jean de Lorraine en est mort de dépit et, pour calmer la colère des Guise, Diane de Poitiers a permis au neveu du défunt, Charles de Lorraine, de devenir archevêque de Reims et, ainsi, le prélat le plus puissant du royaume.
Depuis lors, le connétable ne songe plus qu'à la séparer du roi et à la remplacer par une favorite acquise à sa cause. Jane Fleming servirait admirablement ses desseins. Sans compter qu'une idylle entre Henri II et la gouvernante de Marie Stuart, dont les Guise sont les oncles maternels, pourrait, en suscitant un scandale, empêcher le mariage de la jeune reine d'Ecosse avec l'héritier du trône et porter un coup fatal à la Maison de Lorraine. Montmorency se confie à Catherine de Médicis, qui, bien que résignée à ne pas avoir l'exclusivité de la couche royale, n'est pas fâchée de jouer un mauvais tour à sa rivale. Une heureuse circonstance favorise le plan du connétable : Diane de Poitiers, victime d'un accident de cheval, est obligée de garder la chambre en son château d'Anet. En juillet 1550, à Saint Germain en Laye, la reine en profite pour mettre habilement en présence Henri II et lady Fleming. Le soir même, le roi fait la conquête de la belle Ecossaise, dont il partage le lit pendant toute une semaine.

Mais les Guise, qui ont leurs informateurs à la Cour, font prévenir Diane de Poitiers de ce qui se trame. Très pâle, la favorite outragée se fait immédiatement conduire au château de Saint Germain. Résolue à surprendre son amant infidèle, elle se cache derrière un rideau, face à la porte de Jane Fleming. Deux heures du matin, comme Henri II quitte l'appartement de l'Ecossaise, accompagné du connétable!, elle sort brusquement et laisse écater sa colère. "Ah! Sire! D'où venez-vous? Quelle trahison est-ce là et quelle injure vous êtes-vous laissé persuader de faire à messieurs de Guise, qui sont vos serviteurs si dévoués et que vous aimez tant, à la reine, à votre fils qui doit épouser la jeune fille gouvernée par cette dame. De moi je ne dis rien parce que je vous aime, comme je l'ai toujours fait, honnêtement!", s'exclame-t-elle. "Madame, il n'y a là aucun mal, je n'ai fait que bavarder", réplique le roi, un peu penaud. Cette réponse hasardeuse lui vaut d'être vertement tancé, puis, la favorite s'en prend à Montmorency, à qui elle ne ménage ni sa hargne ni ses reproches.
Farouchement déterminée à rester seule maîtresse du roi, Diane de Poitiers fait alliance avec Catherine de Médicis pour mettre un terme à cette aventure et obtenir l'éloignement, puis le renvoi en Ecosse de Jane Fleming. Face à une telle adversité, le roi doit se soumettre et le connétable, grand vaincu de l'affaire, manque de peu d'être disgracié. L'histoire est trop croustillante pour ne pas se répandre à la Cour, où l'on ne se prive ni de jaser ni de se réjouir que la toute puissante favorite ait été trompée sans vergogne par le roi!

© cliannaz@free.fr


L'impudence de Jane Fleming

Après avoir obtenu les faveurs du roi, Jane Fleming se montre fort maladroite. "Elle n'en faisait point la petite bouche, mais très hardiment disait en son écossais francisé : J'ai fait tant que j'ai pu, que, Dieu merci, je suis enceinte du roi, dont je me sens très honorée et très heureuse; et si je veux dire que le sang royal a je ne sais quoi de plus suave et friande liqueur que l'autre, tant que je m'en trouve bien, sans compter les bons brins de présents que l'on en tire", rapporte le mémorialiste Pierre de Brantôme. Ces discours et ce manque de discrétion déplaisent autant à Diane de Poitiers qu'à Catherine de Médicis et exaspèrent Henri II. De son aventure avec le roi, l'Ecossaise aura un fils, Henri de Valois, qui naîtra au printemps 1551 et deviendra chevalier d'Angoulême et grand prieur de France au titre de l'ordre de Malte. Pour s'être montrée trop impudente, et imprudente, elle sera chassée de la Cour sitôt après son accouchement, sans son fils, qui sera élevé avec les enfants de France.

© 2002 cliannaz@noos.fr


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