La ville sous la Renaissance

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mercredi 18 août 2010

Spectacle Château d'Ecouen Renaissance Historique les auberges et tavernes au XVIéme siècle


AUBERGES ET TAVERNES AU XVIe SIÈCLE


DU TEMPS POUR SOI

















Jusqu'au XVème Siècle, la plus grande partie de la population française n'a jamais connu de temps de loisir. Même le soi-disant temps libre est utilisé à travailler chez soi, pour le Seigneur ou pour l'Eglise.

Au début du seizième siècle, la population s'est globalement enrichie, et les gens ont donc plus de temps pour eux-mêmes.

Cela est principalement du au progrès technologique, (artisanat plus efficace, outils plus performants) à la désuétude du système féodal, et à l'accroissement des moyens de transport.

Tous ces facteurs permettent une meilleure distribution des biens et de la richesse.

Les gens commencent alors à passer une partie de leur temps dans les Tavernes.

L'EGLISE ET LA TAVERNE

La Taverne devient au XVIe le véritable centre social alternatif à l'Eglise. Une sournoise guerre d'influence entre curé et tavernier commence. Dans les campagnes, les femmes se

retrouvent souvent à l'Eglise, et les hommes dans la Taverne, qui deviendra notre fameux "café". Les deux espaces sont souvent situés l'un en face de l'autre, irréductibles, de chaque côté de la
place du village.

Cette guerre de position va durer quatre cents ans, jusqu'à la fin du vingtième siècle, qui verra l'avènement de la Télévision et la désertification des églises. .

Les femmes ne sont cependant pas bannies des tavernes. Hommes et femmes y célèbrent ensemble toutes sortes de cérémonies et de fêtes. On fête les naissances, les dons de pain bénit, la fin des
vendanges ou des moissons, la fête du saint patron du village. On y boit sec, on y mange à l'occasion un "cochon raisonnable " (Rabelais).

Mais aussi on y célèbre et organise des mariages et des funérailles, avec l'aide de curés itinérants, à la grande fureur des curés résidents. L'Eglise fera intervenir la Loi pour déclarer

ces cérémonies illégales. Mais l'idée Réformée d'un contact direct avec Dieu est à mettre en parallèle avec la fonction religieuse de cet espace social profane.

TAVERNE, LIEU DE PERDITION

Les tavernes sont aussi regardées avec désapprobation par l'Eglise, car les jeux sont encouragés par les patrons qui fournissent des dés, des cartes et différents jeux de table.

A l'extérieur, on y trouve aussi communément des jeux de boules et des pistes de tir à l'arc (papegai) dans la cour, les allées, ou entre les maisons. Aussi les tavernes ont très vite une réputation de lieux pour toutes sortes d’activités criminelles ou illégales.

Bien des servantes arrondissent leurs gages en exerçant occasionnellement leurs talents dans un domaine plus intime.

Comme beaucoup de clients, les paysans surtout, payent en nature (un animal,
un bien, des produits de la ferme) les taverniers sont accusés de recel et de trafic d'objets de provenances douteuses. Les aubergistes jouent aussi le rôle de
prêteurs sur gage.

A une époque où le voyageur étranger est examiné avec suspicion (l’habitant du village d'à côté est considéré comme un "étranger", et ceux d'autres pays comme provenant d'une autre planète) un endroit tel que l'auberge, qui est le passage obligé de l'étranger, doit forcément avoir un relent de coupe-gorge. Certains aubergistes étaient d'ailleurs de collusion avec des détrousseurs en tout genre.

Dans certaines villes, il est interdit aux natifs du lieu de pénétrer dans les auberges, sur le motif qu'elles encouragent la débauche et la dépense injustifiée des salaires.

A PARIS


PARIS compte évidemment de très nombreuses auberges ou tavernes telles que La POMME DE PIN, l'auberge du CASTEL, de LA MADELEINE, de LA MULE.

Mais traditionnellement le Parisien, surtout s'il est peu fortuné, ce qui est le cas des étudiants, préfère faire la fête dans les auberges situées aux marges de la ville, au-delà des barrières de l'octroi puisque le vin n'y est pas taxé.

C'est d'ailleurs ce qui fera la fortune et la réputation des fameux "cabarets" de la colline de Montmartre.

©Remi Morel






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